La psychogénéalogie

Un peu de théorie…

 
   La dimension transgénéalogique est aujourd’hui reconnue par les milieux autorisés de la psychologie.
 
 
     – Dr Anne Ancelin Schützenberger grâce à l’utilisation du génosociogramme démontre la réalité du syndrome d’anniversaire.
     – Dr Jacob Levy Moréno a été l’un des pionniers de la psychothérapie de groupe.
     – Alexandro Jodorowsky, homme de théâtre, s’avère avoir été l’un des tout premier a redécouvrir l’importance de l’arbre généalogique dans la constitution de la psyché.
     – Bert Hellinger, psychothérapeute allemand, reconnait avoir été influencé par la culture zouloue dans l’invention des constellations familiales.
     – Didier Dumas, psychanalyste œuvrant dans la filiation de Françoise Dolto fait une démonstration du « retour des ancêtres » dans la pensée et dans les thérapies contemporaines.
      – Serge Tisseron, psychothérapeute, met l’accent sur les effets du secret et de la honte.
      – Nicolas Abraham et Maria Torok abordent le travail des expériences traumatisantes dans l’inconscient.
      – Ivan Boszormenyi-Nagy met en évidence le jeu des loyautés générationnelles.
      – Vincent de Gaulejac, psychosociologue, intègre les facteurs sociologiques dans les trajectoires familiales.
 
 
Ces auteurs amènent des concepts-clés qui, ensemble, constituent un socle théorique solide pour le champ de la psychogénéalogie.
 
Pour certains, imaginer que le passé familial joue un rôle dans le présent est invérifiable. Mais, nous pouvons également penser que l’existence de l’inconscient est totalement impossible à démontrer scientifiquement. En revanche, sa puissance et son rôle sur nos vies sont depuis Freud reconnus comme des évidences qu’on ne peut plus remettre en question.
 
Concernant le champ de la psychogénéalogie, l’intensité des émotions vécues par un ascendant lors d’un évènement traumatisant se transmet comme un héritage. Cette mémoire familiale est stockée avant d’être transmise de façon invisible.
Les découvertes récentes des sciences (transmissions épigénétique, effet d’un trauma…) décrivent des processus physiologiques qui permettent de comprendre l’impact que l’histoire d’un aïeul peut avoir sur nous.
 
C’est une avancée considérable qui permettra peut-être de toucher un plus large public…

 

En pratique…
 
 
Cette approche thérapeutique aborde l’individu à travers les liens qu’il a tissés avec sa famille.
Nous naissons avec un bagage qui pèse plus ou moins lourd selon les individus. Il dépend de chacun de l’alléger ou de l’alourdir davantage encore.
Ce qu’il est important de retenir est qu’il y a toujours du « bon » à garder et du moins « bon » à s’affranchir.
 
En psychogénéalogie, à travers le génosociogramme (arbre généalogique fait de mémoire), se souvenir et raconter son histoire familiale revient à parler de sa propre histoire. Ce passé vit en nous et par nous. Ce n’est en aucun cas un héritage passif puisque chacun des membres d’une même famille peut interpréter son histoire de façon différente.
Donc, vous l’aurez compris, nous ne sommes pas à la recherche de LA vérité mais bien de ce qui a été perçu et ressenti comme telle.
Chaque famille abrite ses mystères. Nous pouvons avoir des souvenirs qui ne nous appartiennent pas et qui deviennent actifs dans nos vies:
 
violences sexuelles, filiations incertaines, accidents semblables sur plusieurs générations, maladies répétitives, abandons, naissances à la date d’évènements parlants pour la famille, faillites passées sous silence, dates semblables, deuils non faits, lieux qui nous empêchent ou qui nous attirent, choix de métiers qui nous révèlent, …
 
Si nous nous sentons empêchés, en souffrance, impuissants, perdus, la psychogénéalogie peut être une piste de travail pour dénouer les fils du passé et mettre du sens sur notre histoire. Cette approche peut nous aider à nous poser les bonnes questions et trouver ce que nous cherchons vraiment et qui nous sommes tout au fond de nous.
 
Je terminerai par une phrase de Caroline Eliacheff, psychanalyste et pédopsychiatre, dont les mots sonnent tellement juste que j’ai souhaité les laisser tels quels.
Elle écrit: « Percer à jour ses parents sans rancoeur est une façon de les honorer, de s’en dégager sans les renier, de les comprendre sans forcément leur pardonner. »
 
Virginie Martin, praticienne en psychogénéalogie.

*j’ai été formée par l’Institut de Formation en Thérapies douces (IFTDpsychogénéalogie)